La définition simple de Wikipédia du classisme est « une discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une classe sociale, souvent basée sur des critères économiques. »
À ne pas s’y méprendre avec le mouvement culturel français du 19ieme siècle du classicisme, le classisme, également appelé « stratification sociale », se présente comme une manifestation inhérente et pernicieuse des préjugés et des discriminations dans une société. Il émerge du processus de division des individus en groupes sociaux distincts en fonction de leurs origines économiques, de leurs ressources matérielles, de leur statut socio-professionnel. Stéphanie Déziel écrivait en 2010 que « à notre époque, la réussite sociale est réduite à la performance. Les modèles qui incarnent cette réussite sont, entre autres, les stars et vedettes dont le succès devient un idéal. L’individu est donc soumis au culte de la performance, au souci de pouvoir, de l’argent et de la reconnaissance des autres ».
Cet état de fait est alimenté par une conjonction de facteurs historiques, économiques et culturels qui entretiennent la perpétuation des privilèges pour certaines catégories sociales tout en entravant l’ascension des classes moins favorisées. Les conséquences du classisme se répercutent de manière insidieuse, engendrant des disparités criantes en matière d’équité et d’égalité des chances. Déjà en 1830 De Tocqueville mettait en évidence les dérives de la recherche du bien-être matériel qui caractérise l’illustration de classes sociales d’un société démocratique : « celui qui a renfermé son cœur dans la seul recherches des biens de ce monde est toujours pressé car il n’a qu’un temps limité pour trouver, s’en emparer et en jouir. »
Ainsi, il convient de considérer le classisme comme une construction sociale complexe et insidieuse, opérant dans les méandres de nos interactions et de nos institutions, et nécessitant une réflexion profonde et une action collective afin de démanteler ces barrières de classe et d’établir une société véritablement égalitaire. Lipovetsky explique aussi dans son livre La société de déception que ceux qui ne peuvent arriver au bonheur matérialisé vivent leur situation avec un sentiment de frustration, de disqualification de soi et d’échec personnel.
En dépit de son empreinte persistante dans nos sociétés, le classisme n’est pas une fatalité immuable. Comme une étoile lointaine qui éclaire l’obscurité, l’éveil des consciences et la quête de la justice sociale émergent comme des lueurs d’espoir. En reconnaissant et en remettant en question les structures classistes, en établissant des ponts de compréhension et de solidarité entre les différentes strates sociales, nous pouvons aspirer à un avenir où chaque individu est jugé non pas par son origine économique, mais par la richesse de son caractère et de ses contributions.
L’optimisme réside dans notre capacité à éduquer, à sensibiliser et à forger des alliances qui transcendent les barrières de classe. Chaque action, aussi modeste soit-elle, peut contribuer à ébranler les fondements du classisme et à jeter les bases d’une société plus équitable et inclusive. À mesure que les préjugés s’estompent et que les mentalités évoluent, une nouvelle réalité peut émerger, où l’opportunité et la prospérité sont à la portée de tous, indépendamment de leur naissance.
Ensemble, en embrassant la diversité de nos expériences et en œuvrant main dans la main, nous pouvons bâtir un monde où le classisme est relégué au passé, où la dignité humaine est préservée et où chaque individu peut réaliser son plein potentiel. C’est dans cet esprit d’espoir et de détermination que nous pouvons forger un avenir où la justice sociale triomphe et où les liens qui unissent l’humanité se renforcent, illuminant ainsi la voie vers une société plus équitable, plus inclusive et plus solidaire.
Être avant l’avoir…