Changements climatiques, injustices sociales et aliénation au travail, voilà ce que propose le néolibéralisme. Ce libre marché, animé par la recherche croissante de profit, est le seul vrai moteur du développement économique. L’État doit favoriser la libre concurrence et opter pour une politique de laisser-faire.
Le néolibéralisme ne voit pas d’un bon œil l’intervention d’un l’État-providence. Friedman a d’ailleurs écrit: « L’existence d’un marché libre n’élimine évidemment pas le besoin de gouvernement. Au contraire, le gouvernement est essentiel, à la fois comme forum pour déterminer les « règles du jeu » et comme arbitre pour interpréter et faire respecter les règles qui ont été adoptées. » Selon cette conception, celui-ci doit jouer un rôle limité et laisser une large place au marché. Friedman écrit encore en paraphrasant Adam Smith, le fondateur du libéralisme économique: « La main invisible [du marché] a plus fait pour le progrès que la main visible [de l’État] pour le retour en arrière ». Ou encore: « La concurrence du marché, quand on la laisse fonctionner, protège le consommateur mieux que tous les mécanismes gouvernementaux venus successivement se superposer au marché. »
Pourtant, dans son livre « L’utopie néolibérale » l’auteur Michel Bernard soulève les incongruences de cette idéologie et les dogmes qu’elle fait miroiter comme des réalités incontournables. Pour lui, « une société de marché autorégulée accompagnée d’un État minimal du type agence de protection » voilà ce dont rêvent les grands maîtres du néolibéralisme.
Parmi les fondements du néolibéralisme, on retrouve :
- La négociation du droit social;
- Le pouvoir remis aux financiers sous le couvert de la liberté pour tous;
- l’emprise de l’économie jusqu’à l’extinction quasi complète du politique;
- la justification des inégalités sociales comme un fait inévitable;
- la réduction du citoyen au rôle de consommateur;
- l’élévation de droit à la propriété comme le droit suprême.
Michel Bernard nous parle également des alternatives au néolibéralisme; « instaurer un ordre organisé fondé sur la solidarité et veillant à une égalité face aux biens premiers ».
Il réaffirme la nécessité que le politique reprenne le dessus sur la sphère économique pour jouer son rôle dans la redistribution des richesses de manière équitable pour tous. Rebâtir une société basée sur la solidarité en opposition à l’individualité et la propriété privée afin de créer un système où tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes chances de se réaliser.
« Chacun doit combattre le néolibéralisme à sa façon, ne serait-ce qu’en refusant à cette idéologie des possédants et à son immense force de persuasion la possibilité de lui coloniser le cerveau. À ce que je sache, ce qui s’est fait de bon dans l’humanité s’est fait par solidarité, la fraternité et la connaissance du système économie et politique dans lequel nous vivons ».